LA CHAUSSURE A FOUGERES

La chaussure fougeraise est née vers 1850. A l'origine, ce sont les "chaussonniers" qui ajoutent de la peausserie et des semelles en cuirs aux chaussons. A cette époque à Fougères, il y avait 10 fabricants soit 500 salariés pour 15000 douzaines de paires par an.

L'industrialisation arrive en 1868 par l'arrivée de la machine à coudre américaine, la Blacke, grâce à l'industriel Hyacinthe Cordier. Suite à cela, tout un quartier de la ville, Bonabry, s'est développé grâce à l'industrie de la chaussure.

L'évolution de l'industrie de la chaussure à Fougères et de la démographie fougeraise se poursuit continuellement jusqu'à la moitié du 20ème siècle. En 1876, Fougères compte 12000 habitants dont 5000 travaillent dans la chaussure. En 1911, il y a 22000 habitants dont la moitié est salariée dans l'une des 47 fabriques et ateliers de l'industrie de la chaussure.

Les premières crises de la chaussure arrivent à Fougères pendant la période de l'entre deux guerres avec comme point culminant la grande grève de 1932 qui dura 7 mois.

En 1959, il y a encore à Fougères 30 usines. Jusque dans les années 70, la chaussure marche encore bien. En effet, d'après les témoignages des "chaussonniers", on pouvait quitter une entreprise et commencer à travailler dans un autre dès le lendemain. Mais à cette époque, la concurrence nationale et internationale se fait de plus en plus forte. En 1976, de grande usines fougeraises ferment leurs portes. En un mois, un tiers des salariés est licencié (Réhault : 687, Maunoir : 194, Morel et Gâté : 272). Au mois de mars, 2500 personnes manifestent pour défendre l'emploi à Fougères. Des opérations se mettent en place avec notamment des occupations d'usine (Réhault 1600 jours de grève, fermeture définitive en 1980), vente de chaussure par les salariés, occupation de l'agence nationale pour l'emploi, cortège de salariés allant chercher leur lettre de licenciement à la poste (Morel et Gâté), cortège de voiture entre Fougères et Rennes...