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Sabotier8fin

 

Un sabot n'était pas porté à même le pied, mais il était garni de foin à armature de paille tressée en hiver, aéré par de la fougère en été, voire parfumé de fleurs et de substances végétales odorantes. Les matières de rembourrage ont très vite remplacé les végétaux. Pour un meilleur confort, on pouvait utiliser des chaussons spécialement adaptés, faits de feutre, de laine foulée, de peaux de moutons avec laine préservée. On pouvait chausser sans prendre froid le sabot adapté à une tâche précise. Une fois cette tâche achevée, les pieds, toujours dans les mêmes chaussons, préservent une douce impression de confort radicalement différente des contraintes de contact ou de reserrement lors de l'enfilage de bottes ou le port de chaussures.

Le bois et l'essentiel des matières rèches ou douces et aérées qui entourent le pied dans le sabot sont des isolants thermiques idéaux. Le bois est aussi un isolant électrique. Le sabot épais protège ainsi des chocs, des courts-circuits, des brûlures, des surfaces humides et froides. C'est pour ces motifs que les sociétés sidérurgiques belges achetaient de grandes quantités de sabots pour leurs ouvriers. Ils constituaient en quelque sorte les premières chaussures de sécurité. Les prisonniers de guerre, comme les déportés vers les camps de travail nazis, marchaient en sabot dans la boue parfois putride22. Le sabot tient le pied à l'abri de l'eau à faible hauteur, de la boue, du fumier ou de la neige en faible couche.

 

Si les sabots usagés ou grossiers sont quotidiennement portés dans les dépendances de la ferme ou dans la maison, pour le nourrissage des animaux, l'entretien des lieux ou la sortie vers le jardin et les communs, le beau sabot sert à marcher au propre en dehors du domaine ou à se rendre en ville ou un lieu proche à l'extérieur de chez soi. Les vieux souliers étaient préférés pour le labour, car les terres argileuses collent à la semelle de bois. Les souliers s'imposaient pour les marches longues et rapides.

Il est commun d'estimer qu'un campagnard usait trois paires de sabots par année, c'est pourquoi une famille prévoyante en avait plusieurs paires d'avance. Comme un sabotier artisanal pouvait assurer 6 à 7 paires par jour, exceptionnellement dix, sa production ne pouvait pas dépasser 50 à 60 paires par semaine. Les marchés aux bestiaux hollandais, par exemple celui d'Utrecht ou de Gouda, ont longtemps reçu le marchand de sabot, surveillant une centaine de paire de klompen de bois neuf et jetant négligemment sur une pile croissante les sabots usés que lui laissaient ses clients repartant chaussés de neuf et contents. Le recyclage en bois de chauffage était alors une banalité.

 

 

Pour éviter une usure trop rapide de la semelle, les sabots étaient parfois ferrés ou garnis de clous, cette dernière technique éliminant du même coup le risque de glissade. On bridait certains sabots, en recouvrant le cou-de-pied par une bande de cuir clouée qui assurait une fixité du pied à la chaussure de bois. Pour les sabots courants, ces brides étaient grossières et provenaient souvent de morceaux de cuir récupérés ça ou là, mais pour les sabots d'apparat, elles pouvaient être finement ouvragées.

Les sabots pouvaient être munis de divers accessoires. On fabriquait des sabots-bottes avec montants en toile de voile huilée en Bretagne pour les marins, ou à montants métalliques en Lorraine, pour travailler dans la sidérurgie. Pour marcher dans la neige, dans certaines régions, on y fixait des patins. Certains sabots de vignerons, notamment en Champagne ou dans le Roussillon, étaient munis de crochets plante-échalas, pour ficher en terre les tuteurs des vignes. D'autres étaient garnis de crochets pour grimper sur les arbres, en vue de cueillir ou d'élaguer. Pour travailler dans les potagers, on clouait souvent une planchette sur la semelle.

 

 

 

SOURCE WIKIPEDIA

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