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Choix du bois

 

Les essences utilisées varient selon les régions, la résistance et la qualité recherchée du sabot.

Presque partout dans les plaines de la France, on utilisait le bouleau, le peuplier noir, mais aussi et surtout le hêtre dur et solide comme dans les pays montagnards, en Bretagne, en Ardenne belge ou dans l'est de la France. Les bateliers de la Loire, en particulier, préféraient les sabots en peuplier ou en saule réputés moins glissants8.

En Ardenne belge, pour éviter que les sabots n'aient un poids excessif en raison de l'utilisation de cette essence, on réalisait des sabots ouverts (cou-de-pied découvert) et taillés assez fins, par opposition aux sabots couverts en peuplier fabriqués en France, non loin de là, et dans d'autres contrées (voir illustrations). Ces sabots de peupliers, bois tendre et léger, étaient assez sensibles à l'usure et étaient donc parfois ferrés. L’orme, dont les surfaces étaient moins glissantes que les autres essences, le frêne, ou le pin sylvestre dans les Vosges étaient également fréquemment utilisés.

En Flandre et en Hollande, les habitants appréciaient les sabots couverts en bois léger, essentiellement en saule et en aulne, parfois en bouleau. Le bois de saule, léger et mou, pouvait par sa tendresse incruster dès un premier usage de fins gravillons formant ainsi une semelle antidérapante, on pouvait ainsi marcher sur la glace sans glissade ! La grande légèreté des sabots d'aulnes et de saule n'effaçait pas leur capacité d'absorber l'eau ainsi qu'à la garder. Le bouleau, léger, bon marché, était recherché pour sa solidité et sa résistance ; il était un peu froid en hiver et frais en été, ce qui en faisait de bons sabots d'intérieur.

En Wallonie ils sont toujours utilisés par certains groupes folkloriques, ils sont d’ailleurs une des pièces essentielles faisant partie de l’équipement du gille de Binche et des autres localités.

 

Le noyer et les bois fruitiers comme le pommier, le poirier et le cerisier, permettaient partout d'obtenir les meilleurs sabots, voire des sabots de luxe, légers et finement décorés. L'érable et son bois léger permet aussi la réalisation de sabotines.

En Bretagne, le sabot était beaucoup fabriqué, surtout dans les régions forestieres (Camors,Fougeres) . Ces chaussures de bois étaient le chaussant de la majorité ; les personnes riches portaient des galoches et des chaussures . Ils étaient fabriqués en hêtre, mais aussi en frêne, merisier ou peuplier. Le frêne donnait des sabots résistants et le merisier des sabots vernis pour les dames

 

Outils creuseur

 

Les hommes qui fabriquent des sabots sont appelés sabotiers. Encore au siècle des Lumières, des sabotiers travaillent au sein des forêts à proximité des coupes et vivent dans des huttes ou loges où sont installés leurs modestes ateliers. Ces cabanes rudimentaires disposent d'ouvertures au sommet pour l'évacuation de la fumée. Cette industrie forestière disparaît progressivement avec le désenclavement routier : les sabotiers s'installent dans les villages voisins ou migrent vers les villes.

À partir de 1854, le terme de saboterie s'impose pour désigner les modes de fabrications artisanales ou industrielles des sabots9. La mécanisation des saboteries intervient après la Grande Guerre.

 

les planeurs façonnaient l'extérieur du sabot et les creuseurs réalisaient l'intérieur10. Le bois était toujours travaillé vert. Le retrait ou rétraction du bois comptait pour la pointure. Le maintien du sabot se faisait avec une lanière, ou bride, généralement en cuir.

 

Outils du creuseur (Porcheresse)

Une première ébauche grossière était donnée par le sabotier, ou, plus fréquemment, par de jeunes apprentis. Ce travail était réalisé à la hachette de sabotier11 et à l'herminette, outil à lame recourbée et à manche court. Dès ce moment, on déterminait le sabot droit du gauche (écorce à l'intérieur du pied). Le cœur était soigneusement enlevé pour éviter que le sabot ne se fendille en séchant. Sur l'établi du "tailleur", le sabot prenait forme grâce au paroir, plutôt appelé plane en Belgique. Il s'agit d'une grande lame amovible permettant de finaliser l'ébauche. Le talon était fignolé à l'aide d'une talonnière puis l'extérieur du sabot était lissé au racloir, généralement un morceau de vieille lame de scie dont on aiguisait le dos.

Puis venait l'intérieur, réalisé par le creuseur. Après avoir calé les sabots sur son établi, nommé "coche" en français(cotche en wallon), il se servait, pour évider le sabot, d'une gouge, puis d'une vrille (ou amorçoir, ou encore tarrière) et de cuillers de différentes tailles. Pour dégager la semelle sur sa face intérieure et pour l'aplanir, il utilisait le boutoir. Les ruines et la grateresse permettaient de parfaire les contours intérieurs. La pointure était vérifiée à l'aide d'une pige. Dans certains lieux, le séchage sur un séchoir à claies suspendu sur un feu de copeaux donnait la couleur au sabot. Ailleurs, pour les sabots de cérémonie, on utilisait une teinture. Le fleuriste réalisait la finition de ces sabots (appelée fleurissage) à l'aide de rainettes. Les dessins ou motifs étaient appelés fleurs, même s'ils représentaient tout autre chose. Puis venait éventuellement le vernissage. À deux, les sabotiers fabriquaient normalement par jour 25 paires de sabots préalablement ébauchés et non fleuris.

En Ardenne, la fabrication de sabots commença au début du xixe siècle, initiée très probablement par des déserteurs français fuyant la conscription napoléonienne. Cette activité se développa considérablement au cours de ce siècle et au début du siècle suivant. À titre d'exemple, en 1910, année de la production maximale en temps de paix, 70 % des hommes adultes du village de Porcheresse fabriquaient des sabots, à temps plein ou à temps partiel12. Après la Première Guerre mondiale, les premières machines apparurent dans la région. Elles se perfectionnèrent progressivement, mais ne furent utilisées que dans peu d'endroits, comme Awenne. À la fin, on utilisait généralement des machines à copier : un sabot terminé était placé d'un côté de la machine ; le sabotier en suivait les contours avec une tige métallique. Cette tige était couplée à une fraise qui reproduisait sur une pièce de bois, grossièrement tournée au préalable, les formes du sabot utilisé comme modèle.

 

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SOURCE WIKIPEDIA

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